Tout d'abord, définissons ce qu'est l'affection. D'après Le Journal des Femmes, le terme "affection" est « une
forme de tendresse à l'égard de quelqu'un et d'attachement à cette
personne ».
Nous avons demandé a certains de nos camarades de classe quelle
était leur définition personnelle de l'affection et voici ce qu'ils
nous ont répondu:
« expression
physique ou verbale de l'amour, de l'attachement »
« preuve
d'amour que quelqu'un apporte vers quelqu'un d'autre »
« dépendance
sentimentale à une autre personne »
« prendre
soin d'une personne et que son bonheur ait un impact sur nous »
« sentiment
d'attachement fort »
« quand
quelqu'un offre de l'affection, une confiance se développe »
« quand
tu as des sentiments (amour/amitié) pour une personne et que tu as
besoin de lui parler/rester en contact »
« l'affection
c'est donner de l'amour à une personne »
« l'affection
est ce que l'on peut recevoir de quelqu'un »
« l'affection
c'est faire attention aux personnes qu'on aime bien et qu'on admire,
en les rendant heureuses et en les aidant dans les périodes
difficiles »
« l'affection
c'est un élan d'amour envers autrui »
On
voit donc que l'affection peut être interprétée de différentes
façons mais revient toujours à une expression de l'amour.
Mais
est-il nécessaire aux Hommes de recevoir de l'affection ? C'est à cette question que nous allons tenter de répondre au travers de ce TPE.
Pour
cela nous présenterons d'abord ce qui se passe à l'échelle
scientifique en présentant comment l'affection se manifeste dans notre cerveau.
Nous étudierons ensuite ce qui se passe à l’échelle psychologique, tout d'abord en général puis en nous concentrant sur l'enfant et les
conséquences d'un manque d'affection.
Et
pour finir nous présenterons comment l'affection peut être utilisée pour soulager, sous la forme de thérapies alternatives.
Derrière
tout le plaisir et le bien-être qu’un signe d’affection peut
apporter, se cachent de nombreuses actions de notre cerveau pour nous
faire ressentir ces sentiments.
A. Le système limbique
Une
partie de notre cerveau, le système limbique, joue un rôle très
important dans notre comportement et nos émotions. Il est en partie
composé du thalamus et de l’hypothalamus.
Le
thalamus, représenté en rouge sur l’image ci-dessus, est composé
d’une paire de noyaux gris cérébraux (Zones du système nerveux
central contenant les corps des neurones).
Ce centre nerveux reçoit les informations sensitives et sensorielles
et les renvoie vers le cortex cérébral.
L’hypothalamus,
indiqué en rouge ci-dessus, est situé au cœur du cerveau et sert de
«pont » entre le système nerveux et le système endocrinien
(responsable de la régulation de certaines hormones). Il est en
partie impliqué dans le fonctionnement des émotions.
Tous les deux sont responsables de la sécrétion de peptides (éléments chimiques de la famille des protéines) et de
neuropeptides (peptide sécrété par un neurone) comme l’endorphine et l’ocytocine (produits par l’hypothalamus et stockés par le thalamus qui les
libérera en cas de besoin), qui joueront un rôle essentiel dans les
sentiments et les émotions liés à l’affection.
B. Les hormones
L’endorphine
est émise par le thalamus et l'hypothalamus lors de moments d'efforts
physiques, d'excitation intense, de douleur, ou d'orgasme. Les
endorphines peuvent agir sur la douleur en se fixant sur des
récepteurs morphiniques se situant dans le thalamus au niveau des
centres spécifiés à la douleur. Elle amène à une sensation de
relaxation, de bien-être ou même d'euphorie dans certains cas.
L’ocytocine est émise par le thalamus et l'hypothalamus lorsque l'on reçoit des signes d'affection. Elle contribue à développer l'attachement à une personne.
La dopamine est un
élément produit en grande quantité lors de la réception
d’affection. Elle procure une sensation de plaisir
et de récompense, qui amène au bien-être. Elle peut agir sous
forme de neurorécepteurs (substances chimiques assurant la transduction d'une information d'un neurone à une cellule), provenants de l’acide aminé tyrosine.
Elle est produite dans la substance
noire (au centre du cerveau) et dans l'aire
tegmentale ventrale, situées
dans le mésencéphale
(en rouge sur l’image ci-dessous)
Mais
elle peut aussi être produite, comme l’endorphine et l’ocytocine,
par l’hypothalamus en tant que neurohormone (hormone sécrétée par un neurone). Les frissonnements,
provenant d’une sensation de plaisir sont dus à la sécrétion de
dopamine.
Ces
trois éléments, hormone, peptide ou neuropeptide, sont donc à l’origine
du bien être et du bonheur, du plaisir que l’on reçoit. Souvent, plus
on reçoit d’affection, plus on en a besoin; cela est dû à
l’addiction que certaines de ces hormones et peptides peuvent
provoquer, notamment la dopamine. C. Pourquoi se tient-on la main ?
James
Coan, un psychologue à l'University of Virginia a fait des études
sur la raison pour laquelle on se tient la main. Il a raconté ses
expériences et ce qu'il en a conclu lors d'une conférence qu'on peut
voir dans cette vidéo :
Pour son expérience, il a convoqué plusieurs couples dans son laboratoire. Une des personnes est placée dans un scanner à cerveau.
Coan essaie de rendre la situation de cette personne la plus
inconfortable possible, en lui envoyant des décharges électriques.
La personne dans le scanner voit apparaître soit un cercle bleu, qui
veut dire qu'elle ne recevra aucun choc, soit une croix rouge, qui
veut dire qu'il y a 20% de chances qu'elle reçoive
une décharge électrique. Cette situation a pour but de rendre
la personne très anxieuse.
L'expérience
est répétée trois fois ; La première fois, la personne dans le scanner est seule ; la seconde fois, elle tient la main d'un inconnu ; la troisième fois elle tient la main de son/sa partenaire.
Lorsque
la personne est seule, les images du cerveau montrent une très grande
activité : «Your brain sort of lights up like a Christmas
tree », (votre cerveau s’illumine comme un sapin de noël).
Lorsque
la personne tient la main d'un étranger, les parties du cerveau qui
correspondent à la réaction aux situations inconfortables sont moins
actives.
Lorsque
la personne tient la main de son partenaire, l'activité du cerveau diminue fortement, notamment dans le cortex préfrontal (à l'avant
du cerveau). Cette région est associée à la façon dont la personne
contrôle ses émotions. C'est à dire que le fait de tenir la main
de son partenaire est suffisant pour que la personne dans le scanner contrôle ses émotions et son anxiété. Coan a aussi remarqué
une baisse de l'activité dans la région de l'hypothalamus, qui est
responsable du relâchement des hormones de stress.
On
peut donc conclure de cette expérience que lorsque l'on tient la main
d'une personne ne se sentant pas bien, inconfortable, anxieuse... on
l'aide à réguler son stress et à se sentir plus à l'aise.
L'affection
a des effets bénéfiques sur la santé et le mental et ne pas en
recevoir a aussi des conséquences sur le développement de la
personnalité.
Virginia
Satir, une psychothérapeute américaine, a émis une hypothèse
selon laquelle on aurait besoin de « 4 câlins par jour pour
survivre, 8 câlins par jour pour s'entretenir et 12 câlins par jour
pour mûrir »!
La
pyramide de Maslow
La
pyramide de Maslow montre les besoins vitaux de l'homme
en commençant par le bas. Maslow affirme que lorsqu‘
un besoin est satisfait, apparaît aussitôt un nouveau.
Ainsi, lorsque les besoins physiologiques ou de sécurité
sont satisfaits, les besoins d'appartenance, d'estime et de
s'accomplir prennent la suite car ils sont aussi importants.
Cela montre que l'affection est nécessaire à l'homme mais
qu'il a tout de même des besoins élémentaires incluant
la faim et la soif qu’il doit satisfaire pour survivre.
L'affection
doit commencer dès le plus jeune âge, un âge où l'individu est
encore fragile et nouveau au monde. Même si le bébé
n'est encore pas conscient de ce qui l'entoure ni des mots qu'on peut
lui adresser, il est impératif de communiquer, d'être présent pour
son enfant en lui témoignant de l'affection et de l'attention, en
l'aimant en somme.
De
nombreux psychologues et scientifiques ont étudié ce besoin
d'affection et de contact, en particulier chez l'enfant.
A. Empereur Frédéric
II (1194-1250)
Au
XIIIème siècle, le roi Frédéric II de Prusse, qui parlait
neuf langues, voulait savoir quelle était la langue "naturelle"
de l'être humain. Pour lui, l'enfant choisirait une langue comme le
latin ou encore le grec. Il ordonna alors de mettre six nourrissons
en place avec des nourrices chargées de les nourrir, les endormir,
les baigner et ainsi de suite… Mais la règle était donnée aux
nourrices de ne surtout pas communiquer avec eux et ne jamais leur
parler. Au fil du temps, les bébés moururent un à un et aucun
n'apprit une langue à la grande surprise du roi!
Ce
fut une expérience qui ne lui apprit rien à propos de la langue
"naturelle" de l'Homme. La seule conclusion qu'il put tirer
de cette expérience était que le nourrisson avait besoin, pour
survivre, de bien plus qu'une réponse à des besoins physiques mais
qu'il avait aussi des besoins sociaux et affectifs.
B.
René Spitz (1887-1974)
René
Spitz, un psychiatre et psychanalyste
américain d'origine hongroise, s'intéressa, dans les années 1940,
au développement de l'être humain qui était privé d'interactions
sociales avec d'autres êtres humains. L’expérience qui nous
intéresse fut réalisée avec deux groupes distincts d'enfants.
Le
premier groupe, composé de sept nouveaux nés, se trouvait dans un
orphelinat où une infirmière était chargée de s'occuper d'eux.
Chaque nouveau-né était placé dans un berceau, séparé de sa mère
et de toute activité sociale.
Le
second groupe se trouvait dans une prison et les enfants étaient en
crèche. Le soin de ces bébés étaient assuré par le personnel
pénitencier et par la mère emprisonnée qui pouvait s'occuper de
son enfant de temps en temps. Ces nourrissons étaient entourés
d'autres enfants, donc en contact quotidien avec d'autres humains.
Les
observations portaient sur des enfants d’environ 4 mois en
apparence assez semblables, mais à partir de la première année, un
changement apparut. Vers la deuxième et troisième année, le
développement intellectuel des enfants de l'orphelinat était bien
plus inférieur à celui des enfants en prison. Les "orphelins"
ne savaient pour la plupart ni parler, ni marcher tandis que les
enfants en crèche présentaient beaucoup de similitudes avec les
enfants ayant vécu au sein d'une famille dans des conditions dites
normales.
En
regardant la vidéo, les répercutions du manque d'attention et
d'affection sur l’enfant nous paraissent bien plus réelles. Le
comportement de ces enfant ne ressemble pas au comportement normal
d'un enfant de leur âge. Voir ces enfants sans personne pour leur
offrir de l’amour, de la tendresse et de la communication met en
valeur l’incroyable importance de l’affection.
C.
John Bowlby (1907-1990)
John
Bowlby est un psychiatre et psychanalyste britannique qui s’intéressa
à la séparation entre mères et enfants durant les bombardements de
Londres lors de la deuxième guerre mondiale.
En
effet, durant cette période, les mères se sont séparées de leurs
enfants afin de les maintenir hors de danger. Les enfants étaient en
sécurité, ils étaient bien nourris mais quelque chose leur
manquait terriblement : leur mère. Cette séparation avait une
mauvaise influence sur les enfants et ils eurent par la suite de
nombreux problèmes d'ordre émotionnel, social, etc...
Bowlby
a même affirmé que « La relation mère-enfant est aussi
vitale pour le développement général du bébé que les
vitamines ou les protéines pour le développement physique. »
En
1959, John Bowlby élabora une théorie après son séminaire sur
« l’observation du développement émotionnel du nourrisson »
à la Tavistock Clinic de Londres. La théorie élaborée
s'intitule théorie de l'attachement où il déclare
que l'Homme est un être vivant qui a besoin de communiquer, de
toucher et d'avoir des relations avec ses semblables et ce, dès le
plus jeune âge. L'enfant naît donc aussi avec un besoin
social. Celui-ci a besoin de bien plus que de quelqu'un qui le
nourrit pour pouvoir se développer correctement. Il doit, d'après
lui, trouver la sécurité mais aussi se sentir à l'aise et en
confiance auprès d'une personne adulte de son entourage, cette
personne étant généralement la mère de l'enfant. L'attachement
entre le nourrisson et sa mère assurera la survie de l'enfant.
Effectivement, ce mécanisme appelé attachement s'établit jusqu'aux
trois ans de l'enfant, tout ce qu'ont traversé l'individu et sa
mère, ou bien une personne qui lui est significative, aura une
influence sur de nombreux points de sa vie comme par exemple ses
comportements sociaux.
D.
Harry Harlow (1905-1981)
Harry
Harlow, un psychologue qui s'intéressait à l'amour, voulut montrer
les effets remarquables de ce dernier et procéda ainsi à plusieurs
expériences durant les années 60. Une de ses expériences
s'intitule "Privation sociale chez le Macaque rhésus". Il
s'agit d'une multitude d'opérations tentées sur des singes nouveaux
nés :
Isolement
total : Dans un premier lieu, Harlow décida d'isoler
les singes juste après leur naissance dans des cages,
séparés de leurs mères. Vers deux/trois ans, le psychologue les
plaça dans une autre cage avec d'autres jeunes singes. On pouvait
décrire leurs comportements par des qualitatifs de « terreur »
et de « violence ». Ces singes ne savaient ni comment
agir ni comment se comporter et répondaient souvent par des gestes
de violence et d'agression. On remarqua que vers l'âge adulte, rien
ne changea, le déficit était toujours là. Le problème posé était
que non seulement ils réagissaient mal à certaines situations
(violence vis-à-vis du partenaire) mais ils ne pouvaient montrer de
l'amour à qui que ce soit.
Isolement
partiel équipé par un leurre maternel : Pour cette
expérience, le psychologue isola chaque singe dans sa propre cage,
sans aucun contact physique avec d'autres singes, mais avec la
possibilité de les voir et de les entendre. La différence entre
cette opération et la précédente est que la cage était équipée
de deux cylindres métalliques l'un portant un biberon où le singe
pouvait se nourrir et l'autre enveloppé d'un tissu avec une tête en
bois censée rappeler la présence maternelle. Harlow remarqua que le
singe resta accroché au cylindre recouvert d'un tissu et s'y attacha
comme si c'était sa mère. Il ne se détacha de ce cylindre que pour
aller boire dans le biberon sur l'autre cylindre.
Dans
cette vidéo, on remarque l'attachement que porte le singe à ce
substitut maternel. Le singe s'y réfugie en cas d'insécurité et de
danger, tel un enfant qui court dans les bras de sa mère quand il a
peur. Ce cylindre représente la mère, la figure affective qu'il n'a
jamais eue, c'est pour lui une source de sécurité et de réconfort
qui lui sera une aide précieuse dans de nombreuses situations. Par
exemple, dans une situation où le singe a peur, il s'y accroche pour
se sentir mieux ou bien encore, alors que le singe est dans un
environnement qui lui est inconnu, il s'y agrippe pour retrouver une
certaine assurance et pouvoir explorer les lieux avec plus de
sécurité et de sérénité.
Les
répercussions du manque d'affection
L'être
humain n'est pas parfait et présente des défauts au niveau de la
personnalité. Dans certains cas, ces défauts peuvent être
justifiés par un manque de témoignages affectifs au cours de
l'enfance. Cette période est nécessaire à l'apprentissage qui va
aider l'enfant à communiquer et avoir des affinités avec ses
proches afin de mieux se construire et se développer. Il s'agit d'un
besoin, d'après Virgina Satir même vital puisque quatre câlins par
jour seraient nécessaires à notre survie!
Dans
le cas contraire, si nous ne recevons pas assez de ce que l'on peut
appeler « signes affectifs » nous ne sommes pas « bien
dans notre peau » et pouvons souffrir de problèmes
relationnels. Effectivement on peut se sentir seul, indigne d'amour
ou d'attention… Ces conséquences peuvent même avoir un impact sur
toute une population, dans le cas extrême.
Ainsi
ce fait a été clairement démontré par James Prescott, un
psychologue américain. Selon ses études il a relevé que les
États-Unis faisaient partie des sociétés les plus violentes dans
le monde, une constatation qu'il justifie par le manque de gestes
affectifs prodigués durant l'enfance par les Américains.
Toutefois,
souffrir très tôt d’un manque d'affection n'a pas forcément
qu'un impact négatif sur l'enfant. Nous sommes bien conscients que
chaque individu ne garde pas qu'un souvenir positif de son enfance
mais il ne faut pas nier que ce manque d'amour peut agir comme une
« alarme » qui lui rappelle à l'âge adulte de bien
faire preuve d'amour envers ses enfants afin de ne pas leur
faire vivre la même situation et leur éviter les troubles que peut
présenter ce déficit.
Le
chanteur Elton John ayant souffert de manque d'affection et
d'attention durant toute son enfance affirma, dans une
interview au Daily Mail, qu’au quotidien, il tient à dire à
ses enfants combien il les aime ; contrairement à son père qui ne
lui a jamais prononcé ces mots. Il affirme aussi que ce manque
d'attention de la part de son père serait une des raisons pour
laquelle il se serait mis aux drogues et à l'alcool.
L'individu
est donc capable de tirer des leçons de son expérience pour essayer
de remédier au manque d'affection dont il a souffert.
L'enfant
sauvage
Un
autre exemple pour démontrer les conséquences du manque
d'affection et de contacts humains serait l’histoire de Victor de
l'Aveyron, un enfant sauvage né vers 1785 et mort vers 1828.
Un
enfant sauvage est, d'après le site Psychologies.com,
un "enfant d'âge varié découvert dans des lieux isolés et
plus généralement dans des circonstances où il a été précocement
privé de tout contact humain". C'est
un individu qui est écarté de toutes interactions sociales, un peu
comme les nourrissons dans l'expérience de Spitz, ceux qui se
trouvent isolés dans le berceau. La différence est qu'un enfant
sauvage n'a même pas à manger, ni un endroit où loger. L'enfant ne
trouve aucune réponse à ses besoins sociaux ou physiques. Il est
seul au monde.
Pour
le cas de Victor de l'Aveyron, un film a été réalisé par François
Truffaut racontant l'histoire de ce jeune garçon trouvé dans la
forêt. Victor a été recueilli par le docteur Itard, qui va essayer
de lui apprendre les bases pour vivre dans notre société (parler,
manger correctement, marcher, bien se tenir). Ce film nous montre
bien que sans contact humain, sans affection un enfant ne peut pas se
développer correctement.
Il
existe des thérapies alternatives utilisant l'affection comme un
moyen de guérir ou au moins soulager des personnes souffrant de
différentes maladies, de dépression...
Mata Amritanandamayi (voir photo si-dessous),
plus communément appelée « Amma », ce qui signifie mère
en hindi est un exemple de ce type de thérapies. Elle est connue pour ses
darshans, un terme de l’hindouisme
qui correspond à « vision du divin ». Ils peuvent
exister sous différentes formes mais Amma exerce ses darshans sous
forme de câlins en chuchotant des mots réconfortants en hindi à
l'oreille de ses patients, et fait ainsi le tour du monde pour tenir
de nombreuses personnes dans ses bras.
Un témoignage d'une personne ayant reçu le darshan, décrit son
expérience comme au delà des mots, indescriptible...
Le
darshan de Amma est connu comme étant très troublant pour de
nombreuses personnes et a donc de nombreux adeptes.
Il
existe aussi des faits légendaires concernant Amma, notamment le
fait qu'elle aurait chassé un cobra dangereux de son village en
l'embrassant.
Au
États-Unis, des câlins professionnels payés ont été lancés. Des entrepreneurs à Chicago ont même essayé d'ouvrir un « cuddle club » (club de câlins) , qui propose à des
personnes se sentent seules et ayant besoin de câlins de recevoir de
l'affection pour une soirée. Le « cuddle club chicago »
insiste bien sur le fait que les
gestes affectifs ne doivent pas devenir sensuels et ne pas dériver
en une situation trop intime.
Il
existe également aux États-Unis des événements appelés
« cuddle parties » (fête de câlins) où
des personnes se rassemblent pour offrir des gestes affectifs et
rencontrer des gens. Ces fêtes sont organisées régulièrement dans
tous les États-Unis et il y a ici aussi de nombreuses règles à
respecter comme porter des pyjamas mais qui ne montrent pas trop de
peau et obtenir un oui clair d'une personne avant de lui donner un
câlin, la toucher...
Pour
les personnes plus adeptes des réseaux sociaux, il existe une
application, spoonr, qui nous propose des gens voulant un câlin près
de là où l'on se trouve. On peut ensuite
recontacter les mêmes personnes pour d'autres câlins où alors
faire de nouvelles rencontres.
Toutes
ces nouvelles modes montrent bien que de plus en plus de gens de nos
jours se sentent seuls et n'ont personnes pour leur offrir de l'affection
régulièrement. Leur popularité montre aussi que l'Homme a un désir
de gestes affectifs et en a même besoin quotidiennement.
De
plus dans le métier d'infirmier, le contact et la relation avec le
patient sont des éléments très importants. Il faut que le malade se
sente à l'aise et confortable dans l’hôpital avec les
infirmiers, médecins... et le fait d'avoir une bonne relation avec
son soignant peut aussi encourager le rétablissement du
malade. D'après l'Onisep, pour pouvoir exercer le métier
d'infirmier, il faut avoir le sens du contact, il faut vouloir être
utile aux autres... ce qui montre bien l'importance de la relation et
du contact humain dans cette profession.
Un article écrit par une infirmière clinicienne au Carrefour de santé
de Jonquière au Québec, Andréa Boudreault et le directeur du
département des sciences humaines à l’Université du Québec à
Chicoutimi , Antoine Lutumba Ntetu, affirme que le
toucher pour les personnes âgées hospitalisées serait une façon
de leur faire gagner en estime de soi, et donc de rendre leur séjour à
l’hôpital plus agréable.
Pour conclure,
nous pouvons dire qu’effectivement, l'affection est un besoin vital pour un développement équilibré de l'homme
et surtout de l'enfant. Bien qu'elle ne soit pas le besoin le plus important
et le plus indispensable à la survie de l'homme, nous pouvons quand même dire que
sans affection, des problèmes peuvent se créer dans le développement de l'être
humain, aussi bien au niveau physique (sans affection, le cerveau ne produit pas de messagers chimiques produisant la sensation de bien être), qu'au niveau psychologique ou comportemental. Nous le remarquons bien avec l'expérience de Frédérique II de
Prusse qui, en n'offrant aucune attention aux enfants, finit par les retrouver
morts ou bien avec l'expérience de Harry Harlow qui montre que l'affection et le
réconfort des bras d'une mère sont source d’un sentiment inné chez les
enfants, singes ou humains. L'expérience de René Spitz quant à elle montre les
lacunes dans le développement d'un enfant qui ne reçoit pas d'affection et
montre ainsi que les gestes affectifs sont très importants durant l'enfance.
De plus, nous remarquons avec la création
de toutes ces thérapies alternatives que les gestes affectifs sont très
demandés par les hommes. Se faire câliner, être touché affectivement est un
désir que tous partagent mais n'est
malheureusement pas offert quotidiennement à tout le monde.